Elle était en arrêt, enfermée chez elle, le soleil à l'extérieur n'arrivait pas à lui donner le sourire.
Le sentiment d'enfermement devenait de plus en plus fort, enfermée au fond d'elle même, mais aussi par rapport à l'extérieur.
Elle ne pouvait plus que se nourrir de bouts de souvenirs, de bouts de rêves, faux semblants bien sur, enfin en ce qui la concernait. Elle se fourvoyait toujours sur les faux semblants, restant chaque fois un peu plus démunie, amoindrie, avec l'envie de se mettre des claques parce qu'elle était la cause première de ses déceptions, de ses mauvais choix. Elle avait le sentiment de ne tenter que des choses inutiles, impossibles, irréalisables, à moins qu'elle ne possède pas l'intelligence ou le bon sens nécessaire pour mener à bien le moindre des projets. Elle tentait maintenant sans grand espoir de trouver un autre job, mais là comme pour le reste, le résultat n'était pas probant, loin de là. Mais elle n'en était que peu surprise, comment réussirait elle ? Avait elle réussi quelque chose ? construit quelque chose ? non. Alors pour cela il en était de même.
Le mois de décembre était là, avec le souvenir de moments sourires, moments heureux, moments parenthèses dans lesquels elle avait fait semblant de croire. Courses pour les lumières, l'instantané d'éclats fugitifs illuminant un coin de façade, un coin de rue, l'illuminant elle aussi, la faisant sourire et rire, l'accompagnant à la recherche de ces petits lumignons, ces étincelles disséminés pour marquer la grâce, le merci, la joie d'être vivant.
Son prénom devrait être Semblant, cela lui collerait parfaitement.....

Une journée se terminait, morose, triste comme le ciel d'automne qui se donnait des airs de Toussaint. Elle se sentait mal, inexistante, en train de disparaitre, même à ses propres yeux.
A toujours se raccrocher à l'impossible, l'invraisemblable, à faire les mauvais choix, systématiquement, à se tromper de personnes, à moins que cela soit sa destinée.
S'être laissée une fois encore bernée en beauté, malgré ses précautions, s'être montrée imbécile une fois de plus. Cette répétitivité devenait grotesque vue de l'extérieur, mais même à son niveau.
Victime des autres ou bourreau de soi même, à croire qu'elle cumulait les deux, sans jamais savoir faire la part des choses, à donner systématiquement aux autres prise sur elle, à abandonner ce qui faisait qu'elle était elle.
A force de se chercher, elle se perdait irrémédiablement et si elle n'avait plus envie de s'accrocher, qui aurait envie de la retenir ?

On marche à peine juste quelques pas en direction de l'appartement
sur le trottoir d'en face d'autres se pressent nous ne disons presque rien
juste regarde la pluie parfois comme c'est bon
oui mais je ne monterai pas attend encore un peu veux-tu bien

Quant ta bouche a embrassé la mienne
on savait déjà que l'on mordrait la terre
que l'on ne ferait rien de cette histoire
qu'on ne tiendrait pas à ciel ouvert
on savait déjà que l'on s'aimait trop
pour un jour s'aimer bien
on connaissait la suite et la fin
on resterait en chien

il faudrait laisser un peu d'espace entre nous veux-tu bien,
nous savions qu'il n'y avait pas de place, aucune sortie de secours
et l'on ne disait plus rien, on ne comprenait plus du tout
quoi que l'on fasse ou que l'on aille l'absence devant nous

quand ta bouche a embrassé la mienne
on savait déjà que l'on mordrait la terre
que l'on ne ferait rien de cette histoire
qu'on ne tiendrait pas à ciel ouvert
on savait déjà que l'on s'aimait trop
pour un jour s'aimer bien
on connaissait la suite et la fin
on resterait en chien

DA SILVA - LA TENDRESSE DES FOUS

Tes mots, absents, ricochets d'un soupçon de bonheur,
                            Éclats, haillons de la lumière de ton regard,
                             Résonnent en écho d'une chanson passée en boucle
                                         Da Silva, me tend ses mots, pour dire ma défaite,
                                               Croire, s'illusionner sans fin sur un bonheur enfui
                                                             S'enfermer dans cette rengaine pour fuir l'indicible
                                                                                Et finir paupières fermées pour s'évanouir.

Il est illusoire de croire que le mot délicatesse a encore une signification aujourd'hui. A l'heure du contact rapide, international, s'est perdue la notion de respect des autres. Au mieux on  clique pour envoyer un smile, une image, puis très vite on oublie les gens croisés au hasard des connexions. On pense avoir des amis, on n'a que des ombres qui s'effacent plus vite que le mot bonjour ou merci que l'on pouvait attendre auparavant.
Merci l'évolution qui nous fait régresser dans les  relations humaines.

Dans cette maison vide,
Ton refuge, ton nid, ton berceau
Les mots de Ferrat
Font écho à ton absence.
Ton regard perdu vers l'infini du ciel,
Ce ciel d'altitude qui te comblait
Et te donnait l'énergie d'aller toujours plus loin, plus haut.
Ton sourire fragile n'éclairera plus leurs journées
Tes mots ne rythmeront plus leurs gestes
Tu es parti, les yeux fixés vers le soleil couchant
Emportant avec toi une dernière fois l'infini d'un instant unique

Se bercer d'illusions,
Se laisser prendre dans les faux espoirs
Boule de flipper qui rebondit sans fin
Pour se perdre dans l'irréel
Forcer le sourire jusqu'à la crampe
Afin de cacher les désillusions

Mots appel
   Mots invitation
     Mots jouets
       Mots caresses
         Mots rêves
           Mots passion
            Mots infini
              Mots silence
                Mots tristesse
                  Mots solitude
                    Mots désespoir

Pourquoi ai je tant l'impression de me répéter ?
La question pourrait être amusante, mais la réponse est sinistre quant à elle.
La répétition dans mes réponses tient à pas grand chose, ou plutôt si, à quelque chose de volumineux, d'immense, ma bêtise qui me fait répéter les mêmes choix, les mêmes erreurs.
Bêtise qui me fait oublier que l'on a qu'un seul comportement à mon égard, justement parce que je n'en mérite pas.
Bêtise de croire que cette fois, cette fois allait être différente
Bêtise d'imaginer un avenir à quelque chose qui n'en a aucun.
Bêtise d'avoir pensé qu'un soupçon d"amour" pouvait exister
Bêtise de vouloir s'acharner à attendre une réponse, un mot, un signe
Bêtise d'avoir compté sur le calendrier l'arrivée de septembre
Bêtise d'être aveugle à ce point.

On devrait tuer les gens aussi bêtes que cela, cela leur rendrait service et libérerait la société.

Pourquoi continuer à perdre son temps à croire à un impossible futur ?
Pourquoi continuer à écrire n'importe quoi ?
A toujours vouloir contenter tout le monde et en particulier ceux qui me sont chers, je suis en train de finir de me noyer.
Plus rien en quoi espérer
Plus rien à quoi se rattraper.
Tout est mensonge, leurre.
Il n'y a que moi pour ne pas voir cela.